• L'insertion professionnelle et le handicap

    L'insertion professionnelle et le handicapArticle paru sur http://formation-travail-handicap.fr/ de Jérôme Jouret

    Cette question est au centre du débat concernant l'inclusion professionnelle. L'idée de parcours professionnel, de projets professionnel est un élément majeur de compréhension de ce qu'est l'insertion.

    Comment une personne en situation de handicap va t-elle faire face aux représentations sociales ? Est-ce l'institution qui est génératrice d'exclusion ?

    Les mesures qui sont prises par les entreprises, par les villes sont essentielles quand à l'accessibilité des transports, mais la question reste toujours d'actualité lorsque l'on parle d'accessibilité cognitive ou psychique. Le handicap n'est pas seulement visible, il est également invisible.

    Mais que se passe t-il lorsqu'une personne sort du cadre scolaire, adapté ou non et qu'il veut entrer dans le monde professionnel, il existe une barrière liée à l'insertion professionnelle que la législation tente d'éloigner avec les Obligation d'Emploi des Travailleurs Handicapés (OETH) et s'ensuit un parcours d'insertion. Les parents, les accompagnants ou la personne elle même se retrouve alors dans une nouvelle structure et va devoir s'inscrire à la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) pour tenter d'obtenir une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) qui est alors un signifiant administratif de sa différence.

    Certaines personnes vont alors refuser ce statut, refuser d'être catégorisées et mises dans la case "travailleur handicapé". Mais la RQTH est également un moyen de défense de ses droits, un moyen de s'insérer dans le monde professionnel et pas seulement un outil de stigmatisation.

    Il existe alors différentes voies d'insertion professionnelle pour ces nouveaux arrivants sur le marché du travail : la voie adaptée et protégée par le biais des Établissements de Service d'Aide au Travail (ESAT) et les Entreprises Adaptées (EA). L'autre voie est celle du marché professionnel dit "ordinaire" qui répond à certaines normes professionnelles qui ne sont pas toujours pour ne pas dire souvent adaptées aux personnes ayant des troubles et des difficultés physique, psychique ou cognitive.

    Cette deuxième voie est néanmoins beaucoup moins facile à emprunter, car ce sera alors à la personne en situation de handicap de se défendre sur ses capacités, sur ses diplômes éventuels et sur sa grande capacité d'adaptation. Il apparaît alors un décalage entre ces entreprises qui attendent que ce soit au futur employé de s'adapter alors que ce serait à l'entreprise de fournir tous les moyens d'adaptations.

    L'insertion professionnelle n'est pas simple, car elle porte en elle le jugement sur les capacités, sur l'aspect physique, l'aspect cognitif ou psychique. Mais également parce qu'il existe dans la représentation générale du handicap un facteur de "familiarité", de condescendance, voir de pitié. Voilà pourquoi il est toujours important de rester sur ce que peut apporter une personne par ses capacités, par ses compétences et pas seulement sur son parcours.

    L'idée de parcours appartient à chaque personne, c'est ce qui la construit, qui lui permet d'avancer. Ce sont ses expériences passées qui vont avoir un impact sur son avenir.


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