• Hôtellerie restauration et Handicap

    Hôtellerie restauration et HandicapArticle paru sur handirect.fr le 29 janvier 2019 

    Dans le cadre du Mondial des métiers 2019, qui aura lieu du 7 au 10 février, nous vous présentons le secteur de l’hôtellerie-restauration et ce qu’il prévoit pour les personnes en situation de handicap. Premier constat important : hôtellerie-restauration et handicap sont tout à fait compatibles.

     

    Hôtellerie-restauration et handicap : De nombreuses opportunités pour des métiers de contact

     

    Le GNI (Groupement National des Indépendants de l’Hôtellerie – Restauration) est la seule organisation professionnelle indépendante au service des hôtels, cafés, restaurants, traiteurs organisateurs de réception et établissements de nuit indépendants et patrimoniaux. Cette organisation active s’est dotée d’une mission handicap et a signé une convention avec l’Agefiph pour développer l’emploi des personnes handicapées dans un secteur d’activité qui recrute abondamment. Bien que les conditions de travail soient réputées difficiles, des personnes handicapées font le choix de se former et de prendre une part active dans ce secteur économique présent sur tout le territoire et porteur de nombreuses opportunités. Vincent Sitz, qui est restaurateur de profession, est aussi Président de la Commission Emploi Formation Handicap. Il nous éclaire sur le rôle et les objectifs de cette mission, porté lui-même par un fort investissement personnel en direction de l’emploi et la formation des personnes handicapées.

     

    Qu’est-ce que le GNI et quel est son rôle ?


    Le GNI, Groupement National des Indépendants, est l’organisation patronale des métiers de l’hôtellerie restauration. Le GNI est orienté vers les entreprises patrimoniales, avec une diversité d’établissements de par leur taille et leur organisation : la plupart compte moins de vingt salariés mais nous avons également pour adhérents des restaurants traditionnels ayant entre 30 ou 50 salariés ou des hôtels de luxe – les Palaces-  ayant entre 300 et 600 salariés.  La couverture du GNI est nationale et affiche 15 000 adhérents pour environ 140 000 salariés. Sa mission est entre autres de conseiller et accompagner ses adhérents dans les domaines de l’emploi, de la formation, du social, de la fiscalité, du juridique, du développement durable mais aussi des évolutions numériques et maintenant le handicap, même si un grand nombre des entreprises adhérentes ne sont pas assujetties. La future législation du travail imposera à toutes les entreprises de déclarer les personnes handicapées présentes au sein de leurs effectifs, c’est une opportunité de connaître l’ampleur de la présence des personnes présentant un handicap au sein des établissements adhérents du GNI qui pourra ainsi affiner ses actions de sensibilisation et d’accompagnement.

     

    De quand date la mission handicap que vous dirigez ?


    Cela fait maintenant 4 ans, après avoir réalisé un diagnostic, nous nous sommes aperçus qu’un certain nombre d’établissements soumis à l’obligation d’emploi de personnes handicapées avaient besoin de conseils sur ce sujet. En tant qu’organisation professionnelle, nos adhérents attendaient de nous des réponses à leurs questions sur ce sujet. Nous avons décidé alors de traiter en profondeur le thème du handicap pour pouvoir répondre à l’ensemble de nos adhérents. C’est à cette époque que nous avons créé la mission handicap et signé une convention avec l’Agefiph, Rachel BOUVARD est la responsable chargée de piloter cette mission sur le plan national. La première convention avait surtout pour objectif la sensibilisation des chefs d’entreprises. Il y a 4 ans, ces chefs d’entreprises ne voyaient le handicap principalement qu’au prisme de l’accessibilité. Mais en aucun cas ils ne se disaient, potentiellement, « je peux ou je dois embaucher une personne handicapée ». Il nous fallait leur expliquer : « Maintenant que vous êtes accessible pour vos clients vous pouvez aussi l’être pour des salariés handicapés ». Mais pour 80 % d’entre eux, le handicap, c’était le fauteuil roulant. En 4 ans, la situation a bien changé et ils ont compris que 80 % des handicaps étaient invisibles et que le fauteuil roulant ne représentait que 3 à 4 % de l’ensemble des personnes handicapées. Ils se sont rendu compte qu’ils embauchaient des personnes handicapées sans même le savoir.

    Les salariés préfèrent ne pas évoquer leur handicap pour ne pas être stigmatisés ou ne pas devenir la proie des remarques de leurs collègues. Le deuxième axe de la mission était d’initier les chefs d’entreprises au maintien dans l’emploi, car ces situations étaient mal traitées, que ce soit en termes de timing ou de prise en compte des possibilités restantes de la personne. Il fallait mettre en place des processus qui permettent d’accompagner la personne quand c’est possible pour maintenir le salarié dans l’entreprise avec, si nécessaire, un aménagement de poste. Bien que la mission handicap soit nationale nous avons priorisé l’Île-de-France dans un premier temps, du fait des grands établissements que j’ai évoqués précédemment. Fort de ce travail et des réussites qui l’accompagnent, nous avons demandé à l’Agefiph le renouvellement de la convention pour que notre mission handicap devienne nationale et intervienne sur les différentes régions où nous sommes présents. Aujourd’hui, nous avons mis en place des référents handicap dans chacune des régions.

    Ces référents handicap sont des salariés du GNI qui travaillent sur les antennes de nos régions. Ils ont été formés par la Mission Handicap et s’occupaient précédemment d’activités liées à l’emploi, au social ou à la formation, et dorénavant ils travaillent aussi sur l’emploi des personnes handicapées.

     

    Comment la mission handicap a-t-elle été accueillie par vos adhérents ?


    Nous avons été très bien accueillis par les entreprises qui sont assujetties que ce soit les grands palaces parisiens ou les établissements de restauration plus petits, heureux d’avoir un interlocuteur compétent à qui s’adresser pour recruter dans de bonnes conditions des personnes en situation de handicap. Et bien sûr, comme dans tous les secteurs, ce sont d’abord et avant tout des compétences qui sont recherchées. Nous sommes dans un secteur qui peine à recruter avec 120 000 à 130 000 postes à pourvoir, je ne connais pas un établissement qui ne recherche pas du personnel tous les jours.

     

    La formation peut-elle être envisagée comme réponse aux besoins ?


    En effet. Forts de notre expérience, nous avons fait le choix de rendre accessibles nos métiers et nos formations. Beaucoup d’écoles ou de CFA dans les régions que nous accompagnons ont mis en place des projets de formation pour les jeunes en situation de handicap. En Île-de-France, on a mis en place un dispositif d’accès à nos métiers aux jeunes en situation de handicap. Certains jeunes intègrent les formations initiales. Ce sont principalement des jeunes en situation de handicap où la plupart du temps cela ne nécessite qu’un aménagement léger de leur formation et poste de travail. Nous avons en parallèle créé des classes passerelles qui accueillent des jeunes avec une situation de handicap plus conséquente (handicap moteur, psychique ou mental) et où là, il est nécessaire d’avoir un accompagnement plus important. Nous comptons actuellement plus de 100 jeunes en situation de handicap en Ile de France mais le nombre est beaucoup plus important si l’on prend les écoles en région.

    La mission handicap sera d’ailleurs présente au Mondial des Métiers Auvergne-Rhône-Alpes en février 2019 à Lyon, aux côtés de Franck GERVASONI et Sophie RAMEAUX en charge de l’emploi et de la formation pour les départements 38 et 74 sur le pôle Hôtellerie – Restauration et présenteront les métiers aux jeunes et adultes en recherche d’orientation professionnelle.

     

    Hôtellerie-restauration et handicap : Ce secteur attire-t-il les personnes en situation de handicap ?


    Comme je l’ai évoqué avec l’exemple de la formation, nous avons montré que des personnes en situation de handicap lourd avaient obtenu des attestations de compétences ou des diplômes à de très bons niveaux pour tout type de poste, y compris dans l’encadrement. Nos métiers sont pour la plupart transversales et l’on peut y être diplômé. Nos Centres de Formation et d’Apprentis sont aujourd’hui en capacité d’accueillir des personnes handicapées et cela se développe sans cesse. Nous avons d’ailleurs depuis 4 ans un référent handicap dans chacune de nos écoles alors que la loi ne l’impose qu’aujourd’hui. Nous faisons tout cela car notre objectif ultime est de faire de cette mission handicap, forte de 4 ans de travail, une mission handicap de branche.

     

    Quelles sont les structures qui attirent le plus de candidats ?


    En réalité nous ne répondons pas à des établissements mais plutôt à des demandes par types de besoins, que ce soit par exemple pour la salle, pour la cuisine, pour la cave, pour l’accueil… et ce n’est pas toujours en lien avec la taille de l’établissement.

     

    Comment s’organisent vos recrutements ?


    En partie grâce à Cap Emploi, à Pôle Emploi et à notre OPCA (organisme de financement de la formation) et cela marche bien. Pôle emploi et Cap Emploi sélectionnent des candidats en fonction des appétences et des compétences qu’ils peuvent avoir pour nos métiers, et à la suite de cela nous nous chargeons de les former, notamment par des Préparations Opérationnelles à l’Emploi avec une période de stage en entreprise, et si celui-ci se passe bien, la personne est embauchée : c’est de l’emploi direct.

     

    Faîtes-vous aussi appel au secteur protégé ?


    Oui, nous travaillons en étroite collaboration avec les ESAT et les EA car tout le monde ne peut travailler dans le milieu ordinaire. Ces collaborations se font avec des ESAT/EA qui encadrent des personnes détachées sur site ou qui proposent un service de traiteur, mais aussi dans le monde viticole, maraicher ou autres secteurs qui servent le milieu de la restauration dans de nombreux domaines. Nous avons un partenariat avec un Club qui regroupe des ESAT/EA viticoles, ce qui nous permet d’offrir à nos adhérents une liste de vins issus d’ESAT/EA de toutes les régions, plus valorisantes pour les professionnels, comme pour les personnes en situation de handicap qui ont produit ces vins. Ce sont des produits qualitatifs sur lesquels les établissements peuvent communiquer car cela a du sens.


  • Commentaires

    1
    Mardi 22 Octobre 2019 à 11:27

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